C’est une question de confiance. Il s’agit d’une expression que j’ai entendue à maintes reprises depuis que j’ai assumé mes fonctions en octobre 2020. Il s’agit d’une phrase que j’ai moi-même répétée aux membres de mon équipe. Il s’agit aussi d’une phrase qui a été reprise par les membres de la communauté d’infrastructure de recherche numérique (IRN) dans le cadre d’innombrables conversations. Au cours de ma tournée l’automne dernier, j’ai entendu les témoignages de plus de 200 personnes qui ont été nombreuses à souligner le besoin de faire renaître la confiance dans notre écosystème d’IRN. Je serai le premier à reconnaître que les attentes envers tout ce que nous avons accompli à la NOIRN pendant notre première année d’exploitation ont été très élevées.
Je réfléchis souvent aux raisons de ces attentes élevées. D’autres organisations en démarrage sont-elles soumises à un examen aussi rigoureux? D’autres organisations en démarrage font-elles face aux mêmes attentes élevées? Et c’est à ce moment que tout devint clair. Je me suis rendu compte que bien que nous soyons une nouvelle organisation, nous établissons de nouvelles structures sur des décennies d’histoire. Au cours de cette histoire, de faux pas ont été faits, des décisions discutables ont été prises, et des succès notables ont été obtenus. En fin de compte, la vérité incontestable est qu’un abus de confiance a eu lieu. La confiance n’est pas donnée librement — elle est gagnée. Par conséquent, lorsque la confiance a été brisée, l’effort nécessaire pour la regagner est d’autant plus difficile. La confiance doit être restaurée.
À l’instar de bon nombre de mes collègues qui sont membres de cet écosystème depuis plusieurs années, je reconnais que l’abus de confiance a été universel. Autrement dit, d’après notre histoire partagée au sein de cet écosystème, nous avons tous eu des raisons de ne pas faire confiance. Que nous fussions chercheurs ou chercheuses, administrateurs ou administratrices, membres du personnel hautement qualifié (PHQ), ou que nous exercions un des nombreux autres rôles de l’écosystème, à un certain moment au cours des dernières années, nous avons perdu confiance.
Le penseur opérationnel David Burkus a noté dans un de ses blogues que l’étude tristement célèbre du projet Aristote de Google, qui visait à découvrir les caractéristiques des équipes capables de prédire les équipes gagnantes, a constaté que la sécurité psychologique était presque toujours présente. En bref, des émotions positives telles que la confiance favorisent l’ouverture d’esprit, la motivation et la créativité.
Ce constat nous aidera à restaurer la confiance.
Dans cette optique, notre communauté tente de développer un écosystème d’IRN de classe mondiale. Nous tentons de renouveler les mesures de soutien qui, nous le reconnaîtrons tous de plein gré, ont été établies à l’origine avec les ressources dont nous disposions au lieu de celles dont nous avions besoin. Nous sommes nombreux à remarquer que c’est un miracle que l’écosystème canadien d’IRN fonctionne, et pourtant, nous n’avons qu’à observer le PHQ dévoué dans l’ensemble du pays qui réalise, tous les jours, des exploits remarquables pour les chercheurs et les chercheuses qu’il soutient. C’est grâce à son engagement et à son soutien infatigable que nous commençons à comprendre les raisons pour lesquelles l’écosystème a fonctionné pendant si longtemps.
Nous visons tous un objectif commun qui, par moments, s’apparente davantage à une vocation. Nous sommes ici pour servir. Nous souhaitons positionner le Canada sur la scène mondiale de l’économie du savoir. En tant que membres de l’écosystème canadien d’IRN, nous reconnaissons depuis longtemps, comme ma chère amie Cathy Bogaart me l’a confié : « L’innovation sera cruciale pour sauver l’humanité. » S’agit-il d’un énoncé ambitieux ou excessivement optimiste? Non. Je suis entièrement d’accord avec Cathy. À mes yeux, c’est une simple question de confiance.