J’ai grandi dans les rues du centre-ville de Toronto et, comme beaucoup de garçons, mes amis et moi, nous étions des lecteurs avides des bandes dessinées américaines. Nous regardions les dessins animés le samedi matin avec les super amis. Nous les imitions en lançant des toiles d’araignée de nos poignets et en soulevant des rochers invisibles sous lesquels nos copains étaient coincés, pour lutter, unis, dans la grande bataille du bien contre le mal qui se déroulait sur les terrains de jeux des écoles. Nous n’étions limités que par notre imagination.
Nous regardions Star Trek et nous étions fascinés par les portes qui s’ouvraient automatiquement sur le vaisseau spatial Enterprise, et dans nos rêves, nous nous aventurions « là où aucun homme n’est jamais allé ». Imaginez notre joie lorsque les portes dans les épiceries ont commencé à s’ouvrir automatiquement à notre approche au milieu des années 1970. Je me souviens, comme si c’était hier, franchir ma première porte automatique et réaliser que l’écart entre le fantastique et la réalité se resserrait. J’étais émerveillé lorsque le Capitaine Kirk disait à haute voix « Ordinateur » pour invoquer la puissance informatique de son vaisseau afin de répondre à une question complexe exigeant une réponse rapide. Tiré par les cheveux? Demandez à Alexa ou à Siri ce qu’elles en pensent.
À mesure que l’apprentissage machine se multiplie et l’infrastructure numérique ne cesse de prendre de l’ampleur, la croissance et la diffusion de la technologie sont parfois tempérées par cette observation célèbre de M. Spock, dans l’épisode 24 de la deuxième saison, Unité multitronique : « [Traduction] Les ordinateurs font d’excellents et efficaces serviteurs, mais je n’ai aucune envie de servir sous eux ».
Percées extraordinaires grâce aux technologies numériques et aux mégadonnées
Rappelez-vous le mois de mars il y a un an, le début de la pandémie de COVID-19 au Canada. On pensait que le développement d’un vaccin demanderait des années, peut-être même des décennies. Après tout, cela avait été le cas pour d’autres maladies infectieuses comme la polio et la grippe.
Or, nous n’avons pas un, mais plusieurs vaccins en voie de déploiement. Cette réalisation est largement attribuable à la puissance du superordinateur Summit, situé dans le laboratoire national Oak Ridge du département de l’Énergie des États-Unis, au Tennessee.
Ce superordinateur peut exécuter 200 quadrillions de calculs par seconde, soit une capacité de traitement qui est un million de fois plus puissante que celle de l’ordinateur portatif moyen. Lorsque les chercheurs ont introduit les quelque 700 000 liaisons chromosomiques présentant un potentiel pour le développement d’un vaccin contre la COVID-19, le superordinateur Summit a rapidement réduit ce chiffre aux 70 combinaisons les plus probables.
Ces résultats ont été ouvertement partagés, donnant ainsi aux chercheurs et aux sociétés pharmaceutiques mondiales la précieuse longueur d’avance dont elles avaient besoin.
Le Canada se profile comme chef de file dans ce monde nouveau. La pandémie a réussi à accélérer le besoin d’une infrastructure numérique de pointe dans notre pays. Vous pouvez découvrir ce que je pense de l’énorme potentiel de la relation entre la recherche et la technologie, de la R‑D canadienne, et de la puissance de la collaboration par rapport à la compétition dans mon nouvel article sur LinkedIn.
Effectivement M. Spock, que « longue vie et prospérité » soient nôtres pour que nous puissions songer avec émerveillement ce que la science, la technologie et la recherche réservent aux terriens de l’avenir.
Nizar Ladak
PDG
Nouvelle organisation d’infrastructure de recherche numérique (NOIRN)