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Marie-Jean Meurs, docteure en informatique, Université du Québec à Montréal – Créer des modèles élégants pour traiter des problèmes complexes

Point de mire sur le Conseil des chercheurs

Marie-Jean Meurs

Marie-Jean Meurs a une formation en mathématiques théoriques, en mathématiques appliquées et en informatique. Alors pourquoi ses recherches portent-elles sur l’état mental des internautes actifs dans les médias sociaux et sur la santé des forêts urbaines? 

« J’aime utiliser des modèles mathématiques élégants pour traiter des problèmes concrets », affirme Mme Meurs, professeure agrégée au Département d’informatique de l’Université du Québec à Montréal. « Depuis plus de dix ans, je collabore principalement avec des collègues exerçant dans différentes disciplines. Ce qui me plaît vraiment, c’est de travailler avec des personnes spécialisées dans d’autres domaines, car j’apprends énormément d’elles. Cette collaboration rend les choses très intéressantes; c’est donc l’approche qu’adopte mon groupe de recherche. » 

Ainsi, Mme Meurs et son équipe d’une dizaine de personnes collaborent depuis cinq ans avec des collègues en psychiatrie pour relever des indices sur l’état mental des gens d’après ce qu’ils écrivent dans les médias sociaux. Elle s’emploie à fournir aux praticien(ne)s et aux patient(e)s des outils susceptibles de faciliter les diagnostics et le soutien. 

« Nous ne posons aucun diagnostic, mais essayons tout simplement d’aider », explique-t-elle. « Les praticien(ne)s sont incapables de lire des milliers de messages, [mais grâce à l’informatique] nous pouvons traiter un volume de contenu beaucoup plus important. » 

Mme Meurs et son équipe créent des modèles de langage au moyen d’algorithmes dans l’espoir de recueillir des renseignements qui aideront les praticien(ne)s à poser un diagnostic ou à interagir avec leurs patient(e)s. 

« Lorsque vous rencontrez votre psychiatre, vous discutez de votre vie », fait valoir Mme Meurs. « Mais vous ne parlez pas de vos activités en ligne. Il est intéressant de constater les nouvelles interactions et les nouveaux liens que notre outil peut créer entre le (la) patient(e) et le (la) médecin. » 

Son second projet porte sur la protection des forêts urbaines. Par exemple, à Montréal, les frênes se font ravager par le redoutable agrile du frêne, et il est essentiel de remplacer ces arbres. Les autorités municipales veulent bien faire les choses et choisir de beaux arbres qui s’intégreront bien dans les rues de la ville et s’adapteront le mieux possible aux changements climatiques. 

Ainsi, Mme Meurs et son équipe ont mis au point un logiciel ouvert avec lequel les collectivités peuvent interagir. Ce logiciel contient une carte de la ville dans laquelle sont répertoriés les arbres existants, tout en proposant des conseils sur quels arbres devraient être plantés à quel endroit. Il comprend également une carte de densité. 

Mme Meurs affirme que sans le calcul de haute performance, il lui serait impossible de mener ses deux projets. 

« La quantité de données importe peu », indique-t-elle. « L’enjeu est plutôt la complexité du calcul. Même avec très peu de données, le modèle peut s’avérer relativement énorme. »