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Amol Verma, docteur en médecine, Unity Health Toronto – Les données sur la santé pour améliorer les soins aux malades

Point de mire sur le Conseil des chercheurs

Amol Verma

Bien que son équipe compte parmi les groupes de recherche sur la COVID-19 les plus importants au monde, le Dr Amol Verma passe la majeure partie de son temps non pas dans un laboratoire médical ou en milieu clinique, mais plutôt dans un laboratoire informatique. 

Essentiellement, la collecte et la curation de données pour améliorer les soins prodigués aux malades sont au cœur des activités du Dr Verma. Avec son équipe, il recueille des données dans les hôpitaux, les organise et les met à la disposition de plus d’une centaine de chercheuses et chercheurs par l’intermédiaire de la plateforme HPC for Health de l’Alliance de recherche numérique du Canada. 

« Nous cherchons à améliorer les soins dans les hôpitaux et, pour ce faire, utilisons les données que contiennent les dossiers médicaux électroniques », explique le Dr Verma, tout en décrivant trois volets de son travail, qui consiste premièrement à codiriger GEMINI, un projet mettant les données d’hôpitaux de partout en Ontario au profit de la recherche et de l’innovation en vue d’améliorer les soins prodigués aux personnes hospitalisées, deuxièmement à participer à la mise sur pied du Réseau d’amélioration de la qualité de la médecine générale de l’Ontario, qui a pour mandat d’évaluer la qualité des soins hospitaliers et de trouver des façons d’optimiser la prestation des soins de santé, et troisièmement à développer et appliquer l’intelligence artificielle et l’analytique prédictive à des fins communes à l’hôpital St. Michael. 

« Nous pouvons en faire beaucoup pour concevoir des systèmes hospitaliers où les malades pourront se rétablir et recouvrer la santé plus facilement qu’à l’heure actuelle, indique le Dr Verma. En ce moment, nous ne tirons pas suffisamment parti des données et de l’analytique pour apprendre et nous améliorer constamment. » 

Pour accomplir son travail, le Dr Verma se sert du centre de calcul de haute performance de l’Alliance, un service infonuagique privé virtuel pour les données de santé sensibles. 

« C’est novateur, car nous avons ainsi accès à des capacités de calcul de haute performance évolutives, explique-t-il. Chaque établissement peut donc établir ses propres règles de gouvernance, ce qui est crucial en soins de santé compte tenu de l’importance de protéger la vie privée des gens ». 

Cela dit, des enjeux persistent. 

« Les données sur la santé demeurent fortement non normalisées, de sorte que pour les déchiffrer, il faut des outils logiciels sophistiqués, affirme le Dr Verma. Nous avons mis au point des logiciels ouverts sur les soins de santé et les utilisons pour parfaire la façon dont les données sont normalisées et traitées. Ainsi, le perfectionnement des logiciels de recherche représente une partie importante de notre travail, et sans les ressources de l’Alliance, il nous serait impossible de l’accomplir ». 

Mon plus grand défi : « Le cloisonnement des données est la plus grande difficulté, et il y a des raisons réglementaires et techniques à cela. Notre groupe s’efforce de décloisonner les données en apportant des solutions technologiques et en établissant des partenariats solides à l’échelle du système de santé. L’Alliance a un rôle substantiel à jouer afin de fournir à l’infrastructure le soutien nécessaire pour faciliter le décloisonnement des données dans les systèmes, tout en favorisant le changement de culture qui devra s’opérer pour encourager un environnement scientifique plus ouvert et davantage axé sur le partage de données dans l’intérêt du public. Par contre, la sécurité et la vie privée doivent demeurer hautement prioritaires. » 

La réalité avec laquelle je dois composer : « C’est peut-être l’innocence de quelqu’un en début de carrière qui parle, mais je persiste à croire que nous n’avons pas encore atteint les limites du système ». 

Mon message aux gens : « À mon avis, le succès d’organisations telles que l’Alliance repose dans l’établissement de partenariats et la mobilisation d’un large éventail de personnes. J’encourage les gens à participer aux activités de l’Alliance par l’intermédiaire de leur établissement, et j’invite chaque chercheuse et chercheur à appuyer la vision unifiée nécessaire pour mettre en place un environnement de recherche numérique beaucoup plus accessible, dynamique et innovant au Canada au cours des décennies à venir. »